Marie A. Denizot

 

Le bleu rejoint le bleu

Au bout de la terre

Se fond dans un horizon sans fin.


S'inverse en miroir

Dévoile la ligne de fracture

Raccommode l'eau par le feu.


20 août 2018

A la croisée de chemins

Sans début ni fin

Empreintes d'éternité

Traces laissées

Sons abandonnés

Paroles oubliées.

 

Se transformer en miroir.

 

                                          

 

Que tes pas te déportent

Fais confiance à la terre

 

Soutien indéfectible

Et souris au zéphyr.

 

1er janvier 2020

Ecrits disponibles

La quinte du loup

 

Quelqu'un

Ces cinq textes se présentent aussi sous forme de livre d'artiste avec des encres de l'auteur.

 

Deuil

 

ineffables absences

Recueil de poèmes et encres, éditions Végapole.

En vente dans sa version papier à la librairie Page, à Vendôme.

Par correspondance, Compagnie de la Grève, 5 rampe du Château, 41100 Vendôme : 5€ + frais de port.

Téléchargeable en pdf.

 

Au bout de la nuit, le jour, nécessairement

Poèmes accompagnés par 12 encres de l'auteure, éditions Delatour.

 

http://www.editions-delatour.com/fr/poesie/3260-au-bout-de-la-nuit-le-jour-necessairement-9782752102973.html

 

Rappelle-toi

18 poèmes, accompagnés de 3 lino-gravures, une gravure d'une matrice de la thèse de géologie de Georges Denizot 1927, 2 gaufrages.

Composé et tiré par Marc Granier à l'atelier sous les arbres des Monteils en Cévennes. 28 février 2018.

 

Ailleurs

Poème édité dans l'anthologie de la Maison de la poésie de la Drôme et édition des Aigrettes, janvier 2018

 

Fugue Errance

Récit poétique et 13 poèmes accompagnés de 4 monotypes de l'auteure et 6 transparences ayant fait l'objet d'installations visuelles.

Editions Delatour, septembre 2020.

http://www.editions-delatour.com/fr/poesie/4507-fugue-errance-9782752104137.html

Lecture musicalisée

Au commencement, mais y a t'il eu un commencement...

Des petits bouts de papier griffonnés.

Des mots jetés, au gré des errances et des rencontres.

En mêlant de l'éphémère et de l'éternel.


L'écho avec les encres s'est fait sans douleur.

Avec même une joyeuseté qui atténuait la nostalgie des écrits.

Dans un semi-secret, puisque s'échappaient souvent des effluves

sous forme de bribes d'expositions, de livres d'artiste.

 

Un recueil, pour la rencontre solitaire.

Une installation sonore et visuelle, pour un partage collectif.

Une performance pour une mise en chair. A nu.

Traversée de l'ange

L'abrupt s'est révélé.

Le   temps  est  venu.

 

   Renoncer au cocon

   Mirages et divagations

   Basculer vers le vide léger

   Suivre et dévider le fil de soie

   Voleter et chanter des mélismes

   Rejoindre le bruissement du monde

   Se fondre en chuchotements de silences

 

Un petit rien de pierre.

Lové au creux du  sein.

 

18 mars 2018

Dernier

Un dernier regard

Un dernier sourire

 

Qui peut être sûr de ces derniers

 

C'est après le dernier souffle

Que l'on pourrait savoir

 

Si on était là.

 

4 juin 2016

A Serge, à Moustapha.

Sente aride

Puisque les pas esquissent le chemin

Que les traces s'estompent

 

Que le sable ondoie en dunes fragiles

 

Quelques pierres posées là,

comme les petits cailloux du conte,

continuent sur la route du temps,

à distiller l'histoire des amours sans fin.

 

29 juillet 2016

C'était dans la nuit brune

Sur le clocher jauni

La lune, la lune

Comme un point sur un i ........................(Musset)

 

Les points sur les i sont des armes redoutables

Surtout quand la lune est en faucille

Tranchant de ses deux bords

Celui qui envoie, celui qui reçoit.

 

Ce n'est pas comme l'apostrophe entre deux ailes

Ou la virgule entre deux maux

Qui se balancent, indécis,

Laissant la providence choisir à leur place.

 

Les points sur les i

Il vaut mieux en rire

Les prendre pour ce qu'ils sont :

Des éclats de lumière dans la nuit

Qui fondront comme des flocons de neige

Au renouveau du jour.

 

(Pétales de larmes, 18 février 2016)

 

 

 

 

La fête est finie.

Le sourire remisé.

Le clown démaquillé.

Le voile de tristesse se redéploie sur les couleurs de l'automne.

Une tristesse pure.

Blanche, opaque. Collante.

Sans colère. Ni effondrement ou soulagement.

Sans regrets et sans espoirs.


Au bord de la falaise

Les larmes retenues

S'interdisent l'inondation

Se répètent en litanie obsédante :

 

Au bout de la nuit

Le jour

Nécessairement

  (28 octobre 2015)

 

 

Changement de contexte

De cadre et d'objectif

Mais les mots restent les mêmes

Têtus. 

 

Au bout de la nuit

Le jour

Nécessairement

Absolument

 

  (13 novembre 2015, vers minuit)

Parfois

les mots s'inversent

parfois les mots ricanent.


Veulent dire renoncement, et disent abandon.

Veulent dire attention, et disent  rivalité.


Les mots sont traitres.


Aujourd'hui, j'arrache des roses. Et je pleure.

Pleure sur les mots.

Les mots qui nous ont réunis.

Les mots arrachés, de la terre commune.

 

(9 décembre  2015)

 

 

Un jour

Ton visage plein de lune

De crevasses et de rivages.


Un jour

Ton visage de lune pleine

Qui me verse d'une rive l'autre.


Un jour

Ta lune fracassée comme un visage

De rocaille de racaille de rires.


Une nuit

Tout s’éteint

Juste une trace d'amour fou

Dans une flaque.

 

(14 mai 2015)

 

 

Ton visage au matin

Les fantômes de la nuit s'écartent

Sourires

S'inclinent - Virgules élancées -

Puis s'éclipsent.

 

Parfum  de la nuit, stagne

Enveloppe et imprègne.

 

Ton visage au matin

Ouvre le jour sur les ombres

Effilochées de la mémoire

Dilate l'air.

 

Retient en douceur, pour un temps suspendu,

Les traces noires des frayeurs nocturnes.

 

 (20 mars 2015, Le veilleur)

 

Sur le plateau chauve, tu veilles,

Sur la ville, sur les morts.

 

Au tombé du jour, tu t'embrases

Et charbon fusain tu dessines

Sur l'air orangé

Des traces d'effroi

Des bouches apeurées.

 

Au levé du jour, les fantômes se réfugient

Dans ton ombre épaisse et raide.

Patience de l'éternité.

(20 mars 2015, Le veilleur)

 

 

if... la nuit rejoint le jour
if... la sève pleure mais ne meurt pas
if... les anges papillonnent
if... un jour nouveau ose.

(20 novembre 2014, traces d'oubli)

 

La nuit s'approche, la nuit est là.

Et m'inondent, comme une fontaine radieuse,

les souvenirs, les heures passées,

les idéaux inaboutis mais toujours envisagés.

 

Je ris. Ris de mes espoirs perdus,

égarés dans les dédales de nos cellules.

Entre deux neurones, deux cheveux gris,

deux doigts gourds d'arthrose.

 

Je ris. Ris de t'avoir connu.

De t'avoir reconnu.

Peut être in extrémis.

Avant l'immobilité totale de la nuit.

 

(20 novembre 2014, traces d'oubli)

 


Je connaissais la douleur de n'être pas aimée,

je connaissais l'assurance d'être aimée,

 

J'ai appris la douleur d'aimer,

sans retour.

Au loin, dans le crépuscule fuyant

une ombre semble se dessiner.

 

Un if, un cèdre ?

Arbre d'absence.

 

(1er juin 2014, traces d'oubli)

 

Parfois, souvent, la tentation.

La tentation de savoir.

La tentation de reconnaître.

De tester. Mon ange gardien.

 

Tu es toujours là ?

 

Non, disent les étoiles,

il est occupé, à d'autres âmes.

Faut admettre et laisser filer.

 

Non, disent les étoiles,

attends, tu n'en sais rien.

 

Les étoiles ont l'humour amer.

 

(22 mai 2014, traces d'oubli)

 

 

Filent les heures, a dit quelqu'un

File le temps, a dit l'autre.

 

File, faufile toi, faux file moi.

Le serge, ainsi filé, n'est qu'images, rêves,

comme les sons, évanouis dès qu'émis.

 

La mémoire se présente,

et puis s'enfuit, effrayée.

 

(7 mai 2014, réminiscence)

 

 

Femme sans bras

Femme sans tête

Tes jambes, en pantalon large

Bustier à rayure

Quatre fois corsetée, ligaturée

Dans une attente éternelle.

 

Tu n'es que rêverie.

 

Vous croyez que je souffre ?

Vos regards m'animent.

 

(3 mai 2014, vision d'une sculpture de Paul Balme)

 


Au sortir du sommeil, des songes, des rêves ineffables,

une voix dessille les paupières.

La réalité douloureuse se faufile,

s'installe dans la durée infinie.

 

Il est des au-revoir qui claquent comme des adieux.


 (7 avril 2014, 7h)

 

La tension monte. L'inquiétude.

Et puis l'orage qui délivre.

Voix lointaine du tonnerre assourdissant.

Larmes du ciel en déluge prévisible.


Très haut, deux anges insouciants,

aventurés entre les nuages noirs.


L'un fuit, effrayé, droit vers le bleu rassurant.


L'autre chute, dans une spirale qu'il craint sans fond,

trouve refuge sous un cèdre bienveillant,

ailes déchiquetées, pattes flageolantes.

Respire longuement.

Redevient Homme.

 

(7 avril 2014, 12h)

 

Je croyais ma bouée, fiable,

bien gonflée par une brise fraiche et parfumée.

Je croyais pouvoir m'y appuyer avec légèreté

comme sur les graves d'une musique harmonieuse.

Je croyais.


Ma bouée s'est dérobée, au risque que je coule.

Je la regarde dériver vers le large,

portée par des courants contraires,

émue de sa fragilité au milieu de l’immensité bleue,

petite tête d'épingle au loin, sur l'horizon.


Bon vent, bouée fuyante.

Ne t'inquiète pas pour moi.

Je sais que dans la tempête, il faut se laisser porter.

Que les vagues nous re-déposeront, inexorablement,

chacun, chacune, sur un rivage à découvrir. 

Sur des marches qui ne mènent nulle part.

 

(7 avril 2014, 17h)

 


lux

Gris

Ténèbres collantes

Un cri

Toi

De dos

 

De face

Sourire effacé

estompé

dans les pénombres

figées.

 

Un mot

un rire

 

et dans l'aube naissante

des éclats de vie

soufflés

suspendus

brisures de lumière.

 

(chemin de lumière (s) 20 novembre 2013)


Mon ordinateur est un outil de travail.

Il me dit les dates des fêtes chrétiennes.

Tous les jours.

C'est étrange ce mélange de travail et de religieux.

 

Il me dit ta fête.

C'est étrange ce mélange de travail et d'affectif.

 

Il ne me dit pas tout ce que nous avons senti,

tout ce que nous avons vécu.

C'est étrange.

 

Je te dis que l'oubli est bienfaisant.

Mais étrange.

Un peu faux, comme un feu-follet.

 

(7 octobre 2013)


 

Les murs disent les absents

qui ne peuvent se défendre.


Les murs se souviennent

de la blessure

de bas en haut.


Les murs supportent

ce que rêvent les hommes

dans des croquis fugitifs.


Les murs gardent les murmures rieurs

d'amours insensés

séparés par de sombres nuages.


(Avril 2013)

 

Je n'ai rien voulu voir de ton ombre.

Rien voulu savoir de ce sombre

Qui t'entoure.

Ce noir lumineux

Comme une auréole éclatante.

Ange translucide, tu relies la mer et le jour.

 

Extrait de Deuil (décembre 2012)

Lucidité ?

Exercice de style, un peu obligé, du passage de l'année administrative 2017 à celle, tout aussi administrative de 2018.

Je préfère, et de loin, les solstices, les équinoxes, les lunes bleues ou rousses, les soleils verts, et la terre orange.

Et les cycles qui nous dépassent, nous ancrent dans une réalité terrestre et universelle.

 

Lucidité, ainsi ont commencé les premiers mots de "bonne année" que j'ai reçu.

Oui, lucidité, que la lumière, la réflexion soit première, et éclaire les passions, les pulsions primaires (qui sont souvent tristes) et mette du recul, de l'écart dans nos actions, nos relations avec nos autres nous mêmes que sont les Hommes.

 

Juste ça. Une pointe, prise au bout de couteau. Avec précaution. Cette fragilité du geste qui permet de réfléchir. De suspendre le temps. De ne pas se précipiter comme un taureau conditionné.

 

Lucidité dans notre chemin, un peu tordu, assez boueux, parfois aride. Se méfier si le macadam recouvre tout, et nous fait croire à la simplicité des choses.

 

Bonne année, sinueuse, intelligente, amoureuse.

Marie

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